Histoire de la Congrégation de Jésus et Marie

Brève histoire des eudistes de 1680 à nos jours

Lorsque saint Jean Eudes meurt, le 19 août 1680, la Congrégation de Jésus et Marie compte environ quarante membres, qui plus tard seront appelés « Eudistes ». Ils dirigent six séminaires, en Normandie et en Bretagne, et animent des missions paroissiales. Aujourd'hui en 2020, les Eudistes sont environ 400, en France et dans dix-huit autre pays. Découvrez un résumé de l'histoire des Eudistes de 1680 à aujourd'hui.

La succession Jean Eudes

Une assemblée générale de la Congrégation, tenue à Caen les 26 et 27 juin 1680, a élu un nouveau supérieur général, M. Jean-Jacques Blouet de Camilly. Celui-ci, qui était proche du fondateur, poursuit l’œuvre engagée par lui. Six confrères lui succéderont durant le XVIIIe siècle : ils vont permettre à la Congrégation de connaître une croissance modeste mais régulière, marquée par la fondation de nouveaux séminaires. Ainsi sera offert aux futurs prêtres diocésains, par les Eudistes en même temps que par d’autres Congrégations, un cadre de formation de mieux en mieux structuré et adapté aux besoins. Quelques Eudistes continuent à travailler aux missions paroissiales.

La Révolution Française : dispersion et martyrs

La Révolution française, commencée en 1789, bouleverse complètement la vie de la Congrégation de Jésus et Marie, comme celle de l’ensemble des Congrégations, masculines et féminines. En 1792, toutes les maisons dirigées par les Eudistes sont obligées de fermer, et ceux-ci doivent se disperser, ce qui les place dans la même situation dramatique que les prêtres diocésains : contraints de s’exiler, à moins de vivre dans la clandestinité en s’exposant à la prison et à la mort. Trois Eudistes subissent le martyre au moment des massacres de septembre 1792, et beaucoup d’autres, sans verser leur sang, vont témoigner héroïquement de leur fidélité à l’Église.

Un nouveau départ : les collèges St Martin (Rennes) et St Sauveur (Redon)

Ce n’est que le 9 janvier 1826 que trois Eudistes, bien âgés, se sont retrouvés à Rennes, à l’initiative du Père Pierre Blanchard, pour tâcher de donner un nouveau départ à la Congrégation. Deux prêtres plus jeunes s’étaient joints à eux, dont le Père Jérôme Louïs de la Morinière, qui allait devenir supérieur général en 1830, à la mort du Père Blanchard. Il eut à faire face à bien des difficultés : celle de trouver et de former de nouveaux membres pour Congrégation ; et, parallèlement, la recherche de champs d’apostolat dans lesquels ces ouvriers pourraient poursuivre la mission commencée par le Père Eudes près de deux siècles auparavant,. Le Père de la Morinière n’avait pas les effectifs suffisants prendre en charge la direction de grands séminaires, comme il l’aurait souhaité ; c’est donc surtout dans des collèges secondaires, Saint-Martin de Rennes (fondé en 1829) et Saint-Sauveur de Redon (fondé en 1839) que les Eudistes allaient exercer leur apostolat durant une longue période.

La consolidation : la Roche du Theil

Le successeur du Père Louïs de la Morinière, décédé en 1849, fut le Père Louis Gaudaire. Celui-ci, tout en continuant, pratiquement jusqu’à sa mort en 1870, à diriger le Collège Saint-Sauveur, permit à la Congrégation de se consolider et de croître régulièrement, notamment grâce à l’ouverture, à La Roche du Theil, de la maison de formation des futurs Eudistes.

Fondations en Amérique du Sud

Le généralat suivant, celui du P. Ange Le Doré (1870-1916), a été marqué par une forte expansion en dehors de France. En 1883, sur la demande expresse du Pape Léon XIII, un petit groupe d’Eudistes prit en charge le séminaire de Cartagena, en Colombie. La Congrégation retrouvait ainsi sa mission de formation des prêtres, qu’elle n’avait pu reprendre en France. Cette fondation de Cartagena a été le début d’une implantation qui allait largement s’étendre en Amérique Latine, non seulement en Colombie, mais aussi au Venezuela, en Équateur, au Brésil et en plusieurs autres pays. Le travail de formation des prêtres y a tenu, et y tient toujours, une place importante ; et d’autres œuvres missionnaires, notamment celle du « Minuto de Dios » à Bogotá,(à partir de 1970) connaissent un important rayonnement.


Fondations en Amérique du Nord

En 1890, quelques années après la fondation de Cartagena, un autre groupe d’Eudistes quittait la France pour le Canada, afin de prendre en charge un collège, dans une région francophone de la Province de Nouvelle-Ecosse,. Ainsi commençait en Amérique du Nord une implantation qui allait se développer, notamment dans la Province de Québec et aux Etats-Unis, au service de l’éducation des jeunes, travaillant aussi, en certains lieux et à certaines périodes, dans le domaine de la formation des prêtres et dans le ministère paroissial.

Nouvelles persécutions en France

Il est à noter que les Eudistes français ont fortement aidé et soutenu les implantations de la Congrégation dans les deux Amériques. Cela tient, pour une part, à la persécution qui a sévi en France au début du XXe siècle. Choisissant de s’exiler plutôt que de renoncer à leur appartenance à la Congrégation, un nombre important de confrères ont apporté un précieux concours à l’action de la Congrégation dans les continents où elle était en train de s’enraciner.

Retour dans les collèges

En France, tant bien que mal, la Congrégation a survécu, connaissant des années difficiles, se voyant obligée de transférer sa maison de formation en Belgique. Peu à peu cependant les collèges qu’il avait fallu quitter ont été repris. La suite des événements, en particulier l’évolution des structures de l’éducation en France après la Loi Debré (1959), a cependant conduit la Congrégation à diminuer fortement sa présence dans les collèges, en s’efforçant de développer des implantations de type missionnaire, et en maintenant une présence significative dans plusieurs grands séminaires.

Fondation en Afrique de l'Ouest

C’est à cette époque (précisément en 1958), que la Province eudiste de France s’est engagée au service de l’Église de Côte d’Ivoire, par la création du séminaire national d’Anyama. Peu à peu, dans ce pays comme aussi au Bénin, au Congo, au Burkina Faso, la présence eudiste s’est intensifiée, et des vocations nombreuses de jeunes Africains ont permis la création d’une vice-province, dotée d’une autonomie comparable à celle des provinces établies depuis longtemps dans les deux Amériques et en France.


Fondation en Asie

Un autre continent, l’Asie, vient d’être abordé, il y a quelques années, par la Congrégation. Trois Eudistes de nationalités différentes (un Américain, un Colombien, un Français) forment une communauté aux Philippines, et déjà plusieurs jeunes natifs de ce pays se sont joints à eux en tant que candidats à la Congrégation.

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