Portrait de René Kabisu Musombolo ordonné prêtre eudiste le 28 juin 2020 en la cathédrale Saint-Louis de Versailles

Je suis diacre de la Congrégation de Jésus et Marie (Pères Eudistes). Issu d’une famille catholique, mes parents m’ont aidé à grandir dans la foi de l’Église. Dès l’enfance, j’étais engagé dans les différents groupes de ma paroisse, notamment les servants de messe, la chorale, les jeunes de lumière. Cet environnement a sans doute suscité en moi le désir de devenir prêtre à l’image de notre curé à l’époque. Mais à ce moment-là, mes pensées et motivations étaient peu claires.

Au lycée, je me suis rendu compte que ce désir de servir dans l’Eglise comme prêtre ne faisait que grandir en moi. Ainsi, j’en ai parlé à mes parents. Ma mère était d’accord ; en revanche mon père m’a conseillé de poursuivre d’abord les études à l’Université, le temps de discerner et de mûrir ma décision. A la fin de mes 5 ans d’études de philosophie à l’Université Catholique du Congo, une question me taraudait : pourquoi la guerre dans mon pays avec son lot de victimes innocentes ne suscitait pas autant d’indignation dans le monde ? Pourquoi les différentes résolutions du conseil de sécurité de l’ONU sur le pillage du Congo ne sont jamais suivies d’effet ?

Pendant ces années, même si le désir de servir dans l’Église comme prêtre ne me quittait pas, je dois avouer que l’impulsion fondamentale de ma pensée portait la trace de l’inquiétude qu’inspirait l’instabilité politique dans mon pays, en provoquant l’une des tragédies humaines les plus révoltantes et les plus scandaleuses depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Je me sentais interpellé au plus profond de ma conscience par cette situation indigne et injuste dont sont encore victimes les congolais aujourd’hui. C’est pourquoi, je me suis engagé à entreprendre des recherches approfondies, pour bien cerner les véritables origines de cette crise.

Cependant, je ne pouvais pas réaliser un tel projet à l’intérieur de mon pays ; le système politique mis en place n’étant pas favorable à la réflexion critique. C’est pourquoi, je suis parti en Italie pour poursuivre le doctorat en philosophie et mener à terme ce projet. C’est alors que j’ai connu la Congrégation des pères Eudistes. Les différents entretiens que j’ai eu avec le Père Luc Crepy à Rome m’ont aidé à connaître davantage la Congrégation. Ainsi, après avoir réalisé que le charisme et le style de vie des Eudistes rejoignaient bien mes aspirations et mon idéal vocationnel, j’ai fait ma demande d’entrée en formation chez les Eudistes. Après un parcours de formation de sept ans, j’ai été appelé à l’incorporation dans la Congrégation le 10 juillet 2019 et ordonné diacre le 28 septembre de la même année.

L’appartenance totale au Christ, renforcée et rendue manifeste de façon appropriée par l’ordination diaconale m’a permis de découvrir avec joie l’importance et la place du ministre ordonné au sein d’une communauté chrétienne. En exerçant le ministère de la prédication de la Parole de Dieu pendant la célébration de l’Eucharistie, des baptêmes et des obsèques, j’ai participé à la fonction prophétique de l’Eglise, celle d’établir le dialogue entre Dieu et son peuple. En plus, conscient que le royaume de Dieu inauguré dans l’agir de Jésus n’est pas sans portée sociale pratique, j’ai eu la joie de vivre le ministère diaconal en participant à la pastorale des migrants et des réfugiés. C’est pour moi une manière de témoigner l’amour et la miséricorde de Dieu en étant à l’écoute et au service de nos frères en difficulté. Tout ceci m’a aidé à discerner et mûrir, dans la prière, ma décision de continuer la mission du Christ au sein de l’Eglise en tant que prêtre et missionnaire eudiste.

En somme, l’appel au ministère presbytéral est un mystère dont seul Dieu connaît le secret. Il est un processus de vie qui nous situe dans une réalité plus vaste. Sur ce chemin qui me conduit peu à peu à l’ordination sacerdotale pour servir dans l’Église, je me suis laissé éclairer par saint Jean Eudes pour découvrir en Jésus l’incarnation de la miséricorde de Dieu.

Je termine ce témoignage en me tournant vers la Vierge Marie et en lui confiant mon futur ministère. Que dans son Cœur admirable, elle m’apprenne à découvrir le Cœur de son Fils Jésus, fournaise d’amour et source de la miséricorde infinie de Dieu pour être un bon pasteur selon le Cœur de Dieu.

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