Ordination sacerdotale d'Aymeric

Par le don de l’Esprit Saint et l’imposition des mains,


Monseigneur Luc Crepy

évêque de Versailles


a ordonné prêtre


Aymeric 

de la Congrégation de Jésus et Marie (Les Eudistes)


le dimanche 18 septembre 2022


en l’église Saint-Jean-Baptiste de Beauvais

 

 

 

 

TEMOIGNAGE D'AYMERIC, ORDONNE PRÊTRE EUDISTE LE 18 SEPTEMBRE 2022

Je m’appelle Aymeric, j’ai 34 ans et je serai ordonné prêtre le 18 septembre prochain à l’église Saint-Jean-Baptiste de Beauvais, pour la Congrégation de Jésus et Marie, aussi connue sous le nom des Eudistes, du nom de leur fondateur, saint Jean Eudes. C’est l’église où j’ai été baptisé et que je fréquente en famille depuis mon enfance.

Je suis né à Beauvais et suis le quatrième enfant du couple franco-béninois que formaient Annick et Prosper (j’écris au passé car mon père est décédé en 2009). J’ai par ailleurs un frère et deux sœurs aînés, et un petit frère. Mes parents habitaient le quartier Saint-Jean avant ma naissance et avec mon arrivée, ont déménagé cinq kilomètres plus loin, à Frocourt, pour avoir plus de place. Après des études à l’institution du Saint-Esprit, j’ai eu mon bac en 2005 et poursuivi des études de médecine à la faculté d’Amiens. C’est au cours de celles-ci qu’a germé en mois l’idée de la prêtrise, une idée qui a mûri plusieurs années, avant que je me décide à entrer au séminaire en 2015, ayant obtenu la même année mon doctorat en médecine générale. Entre temps, j’avais déménagé d’Amiens à Caen, pour mes trois années d’internat. C’est près cette dernière ville, à Ouistreham plus précisément, que j’ai rencontré les Eudistes. J’ai été séduit par leur style de vie apostolique et fraternel, par leur ouverture internationale et par leur spiritualité, que j’ai trouvée simple et belle. 

Je soulignerai à ce sujet simplement deux aspects dans ce court témoignage.

Tout d’abord, le fait que saint Jean Eudes s’est illustré tout particulièrement dans l’histoire de l’Église car il est le fondateur des fêtes des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie.

Le Cœur, c’est le symbole de l’amour, de la miséricorde, et en ce sens il rejoint tout à fait ma double vocation de médecin et de prêtre. Depuis 2015 en effet, je n’ai cessé d’exercer de manière régulière la médecine, tout en me formant à la prêtrise ; c’est pour moi une dimension de ma vie très importante.

Ensuite, saint Jean Eudes a cherché au cours de sa vie à remettre en valeur la grandeur du baptême chrétien, qui greffe les croyants à Dieu lui-même et les unit ensemble. Pour aider les baptisés, il a veillé tout spécialement à ce que les prêtres soient bien formés, mettant ainsi bien en évidence le lien qui existe entre le sacrement de baptême et le sacrement de l’ordre, le second étant au service du premier. C’est la raison pour laquelle il me semblait tout particulièrement signifiant que je puisse être ordonné prêtre dans la même église que celle où j’ai été baptisé.

Pour revenir sur ma formation en vue de la prêtrise : après deux années au séminaire d’Orléans, j’ai passé un an aux Philippines, pour une année d’approfondissement de la spiritualité eudiste. Par la suite, j’ai vécu deux années dans la Nièvre, à Cosne sur Loire, pendant lesquelles je me rendais aussi chaque semaine à l’Institut Catholique de Paris ; outre mon exercice en maison de santé, j’étais aussi à cette époque investi dans l’Espace Jeunes du groupement pastoral local. Enfin, je réside depuis deux ans en communauté à Paris, où j’ai vécu et continue à vivre des expériences variées, notamment la fin de ma formation théologique initiale, et la responsabilité pastorale puis l’accompagnement d’un foyer d’étudiants.

J’ai fait mon engagement définitif chez les Eudistes le 27 octobre 2021, puis j’ai été ordonné diacre aux Lilas (au nord-est de Paris) le 23 janvier dernier. J’y suis actuellement en paroisse, en compagnie de prêtres appartenant à des instituts proches des Eudistes (le curé est lazariste, et le vicaire, oratorien) ; j’exerce la médecine deux jours par semaine à proximité, dans un centre de santé du 18ème arrondissement de Paris. 

MESSES PRESIDEES PAR AYMERIC :

Aymeric célébrera la messe :


le mardi 20 septembre à 9h,
en la chapelle Notre-Dame de la Visitation,
2 rue des métiers, 60000 Beauvais


le samedi 24 septembre à 18h
et le dimanche 25 septembre à 10h30,
en l’église Notre-Dame du Rosaire,
9 rue Jean Moulin, 93260 Les Lilas


le dimanche 2 octobre à 10h30,
en l’église de la Sainte-Famille,
8 rue Paul de Kock, 93310 Le Pré-Saint-Gervais


le dimanche 9 octobre à 11h,
en l’église Saint-Germain,
1 place de l'Église, 93500 Pantin

Ordination presbytérale d’Aymeric, cjm

Eglise Saint Jean-Baptiste de Beauvais, le 18 septembre 2022

Homélie de + Luc Crepy cjm, évêque de Versailles 

 

« L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. » (Rm 5, 5b) Cette affirmation de Paul éclaire l’action de l’Esprit Saint lorsque nos cœurs cherchent à ne faire qu’un avec celui du Christ – comme nous y invite constamment saint Jean Eudes – ; lorsque nous essayons d’aimer notre prochain comme le Christ nous a aimés ; lorsque nous apprenons à accueillir et à témoigner de la miséricorde du Père. Si aimer est une tâche merveilleuse et rude à la fois, notre capacité et notre volonté d’aimer sont fragiles et parfois bien incertaines. Cependant, quand nous relisons notre vie à la lumière de la foi, nous percevons que nous avons été capables d’aimer bien au-delà de ce que nous croyions possible. Nous nous pensions incapables de faire ce pas vers l’autre, de pardonner, d’offrir notre amitié ou notre soutien, de prendre soin de celui abandonné au bord de la route. Et pourtant nous l’avons fait. Loin d’être une simple satisfaction personnelle, nous rendons grâce en reconnaissant que l’Esprit Saint a été à l’œuvre dans nos cœurs et nous a donné la force d’aimer. Rappelons ce que saint Paul disait à son jeune disciple Timothée : « Ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse. » (2Tm 1,7) C’est cet esprit de force, d’amour et de sagesse qui nous permet d’aimer, en n’omettant aucun de ces trois termes : la force sans l’amour oppresse, l’amour sans la force s’attiédit, et la force ou l’amour sans sagesse deviennent violence ou passion. Reconnaissons que notre vie baptismale est animée par l’Esprit Saint qui nous donne la force d’aimer à la suite du Christ selon la volonté du Père. C’est au service de la vie baptismale de ceux et celles vers qui tu seras envoyé, Aymeric, que tu exerceras ton ministère de prêtre, attentif à ce que chacun découvre le don de l’Esprit Saint en lui.

Rappelle-toi les paroles que saint Jean Eudes adressait aux prêtres : « N'êtes-vous pas envoyés de Dieu pour former son Fils Jésus dans les cœurs ? Et n'est-il pas vrai que toutes les fonctions ecclésiastiques n'ont point de moindre but que la formation et la naissance d'un Dieu dedans les âmes ? » (O.C. III, p. 16).

Accueillir le don de l’Esprit est un chemin de conversion : « Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon esprit. » (Ez 36, 26-27) La nouveauté apportée par l’Esprit est au cœur de l’Evangile que nous annonçons en proclamant que Dieu est amour. S’il s’agit bien d’une bonne nouvelle, alors elle peut changer, transformer le monde et les cœurs ; alors elle nous convoque nous-mêmes à des conversions permanentes afin que nos paroles soient crédibles, en cohérence et en vérité avec nos actes. Il n’est pas possible de prêcher la miséricorde qui habite le cœur de Dieu, sans accueillir le travail – souvent douloureux – de l’Esprit qui brise nos cœurs de pierre pour former en nous un cœur de chair ! L’Eglise a besoin de pasteurs selon le cœur de Dieu. Aymeric, deviens, jour après jour, ce pasteur dont le cœur est uni à l’unique Bon Pasteur, le Christ, auquel tu seras configuré par ton ordination.

S’il y a un des traits du Christ Bon Pasteur qui te tient à cœur, c’est le Bon Pasteur qui prend soin de ses brebis (cf. Jn 10), et plus particulièrement de celles malades, affaiblies, perdues… Prendre soin, voilà deux mots qui résonnent fort pour toi. Prendre soin, voilà la figure du bon samaritain que tu as choisie comme évangile pour ton ordination. Après avoir pansé les blessures de l’homme à moitié mort, après l’avoir porté sur sa monture vers une auberge, les premières paroles de cet homme, saisi de compassion, sont : « Prends soin de lui ! » … dit-il à l’aubergiste (Lc 10,35). Prendre pleinement soin de l’autre, c’est la miséricorde mise en acte dans cette parabole. Ainsi saint Jean Eudes écrivait : "Trois choses sont requises à la miséricorde : la première, est qu’elle ait compassion de la misère d’autrui : car celui-là est miséricordieux qui porte dans son cœur, par compassion, les misères des misérables ; la seconde, qu’elle ait une grande volonté de les secourir en leurs misères ; la troisième, qu’elle passe de la volonté à l’effet." (O.C. VIII, p. 53)

Prendre soin de l’autre, c’est ce qui anime ta vocation de médecin, ta manière très concrète d’être proche et à l’écoute de ceux et celles qui souffrent dans leurs corps et dans leurs têtes. Je cite quelques mots du serment d’Hippocrate, un des textes fondateurs des médecins : « Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. » Promouvoir la santé, respecter chaque personne dans sa singularité, protéger les plus faibles et les plus vulnérables, telle est la responsabilité d’un médecin que tu veux vivre tout en exerçant ton ministère de prêtre et qui consonne bien avec le bon berger que tu veux être dans l’Eglise.

Ainsi, comme prêtre, tu prendras soin du troupeau qui te sera confié, en n’oubliant personne, et en ouvrant ton cœur aux blessés de la vie, à ceux qui cherchent, à ceux laissés au bord du chemin par la société et parfois par l’Eglise. Tu as choisi de suivre le Christ à la manière de saint Jean Eudes, et bien médite combien ce missionnaire infatigable a su conjuguer le service de la miséricorde en fondant le Refuge auprès des femmes en difficulté et le service de l’annonce de l’Evangile, en annonçant la miséricorde infinie du Cœur de Dieu. N’oublie pas aussi que notre saint fondateur nous invite sans cesse à demander l’aide précieuse de Marie dans tout ce que nous faisons : « Dans toutes vos affaires, nécessités, perplexités et afflictions, ayez recours à ce Cœur de notre très charitable Mère. C’est un Cœur qui veille toujours sur nous et sur les plus petites choses qui nous touchent. C’est un Cœur si plein de bonté, de douceur, de miséricorde et de libéralité, que jamais aucun de ceux qui l’ont invoqué avec humilité et confiance, ne s’en est retourné sans consolation.” (O.C. VIII, p. 114). Nous confions à Marie ton ministère en lui demandant que tu sois, à la suite de son Fils, ce bon ouvrier de l’Evangile au service de l’Eglise et du monde d’aujourd’hui et de demain. Amen.

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