Ayant découvert en décembre dernier la tradition du « Simbang Gabi », qui correspond à une série de neuf messes précédant (et se terminant sur) Noël, j’ai questionné mes confrères philippins, pour savoir s’il existait une tradition similaire, typiquement philippine, pour Pâques.
Sans attendre, ils m’ont parlé de la tradition du « Salubong ». Cette dévotion met en scène la rencontre entre le Christ ressuscité et Marie, sa mère. Le matin de Pâques, deux processions défilent en ville. L’une, festive, est composée d’hommes, qui portent la statue du Christ. L’autre, endeuillée, réunit des femmes, portant la statue de la Vierge, dont le visage est recouvert d’un voile noir. Les deux processions se réunissent en un lieu désigné, en général devant une église.
C’est alors qu’une petite fille, habillée en ange, retire le voile noir de la Vierge Marie, et que la joie est à son comble! En lisant l’Evangile de la veillée pascale, je n’ai pu m’empêcher de faire le rapprochement entre cet ange du Salubong, qui retire le voile de Marie, et le « jeune homme vêtu de blanc », qui apparaît comme en réponse à la question des femmes : « Qui nous roulera la pierre pour dégager l’entrée du tombeau ? ». Et nous, quel voile obstrue notre regard ? Quelle pierre vient boucher notre horizon ?
Peut-être nous suffit-il, en ce temps pascal, d’accueillir cet ange libérateur, ce messager de Dieu, et de le laisser ôter tous ces obstacles. Nous pourrons alors porter un nouveau regard sur le réel, qui est bien le lieu où se révèle l’amour de Dieu. Et ainsi rencontrer dans nos vies, à notre tour, le Christ ressuscité.
C’est le sens du mot « Salubong » en français : « Rencontre ».
Joyeuses Pâques!
Aymeric DJENGUÉ, candidat eudiste