La Pentecôte, fête de l’Église

La Pentecôte marque en même temps la venue de l’Esprit-Saint sur les apôtres et la naissance de l’Église. Située cinquante jours après Pâques, dans la foi chrétienne, cet événement du don de l’Esprit ne relève pas du seul passé.  C’est un fait toujours actuel, permanent, une source sans cesse renouvelée de vie divine dans l’Église. L’évangéliste saint Luc, l’auteur des Actes des Apôtres qui évoque ce don de l’Esprit, le situe le soir de la fête juive de la Pentecôte (Ac 2, 1-41).

Bien évidemment, le récit de la Pentecôte par Luc est chargé de significations symboliques.

En premier lieu, la Pentecôte était la fête juive célébrant la naissance du peuple d’Israël. Il est aisé de voir le lien entre cette célébration et la naissance du nouveau peuple de Dieu, constitué sous le signe de la nouvelle Alliance en Jésus-Christ.

Ensuite, Saint Luc fait mention d’un autre signe expressif de la présence de Dieu : les langues de feu qui se déposent au-dessus de la tête de chacun.  L’abondance des éléments utilisés fait saisir l’importance de la secousse et de la transformation subies par les apôtres. D’un seul coup, ils deviennent différents. Ils sont transformés à tel point que les juifs présents à Jérusalem, et venant de tout le bassin Méditerranéen, sont dans la stupéfaction de les entendre parler dans leur propre langue.

De part ce double fait, l’événement de la Pentecôte nous interpelle. Il nous met en garde contre deux attitudes. D’abord, face à nos différences (origine, langue et culture), les dispersions apparentes peuvent être érigées en frontières définitives. C’est ainsi que naissent les racismes de toutes sortes, véritables mépris des hommes et négation de l’amour. Ensuite, sous prétexte d’unité, on pourrait exiger l’uniformité. Ce serait refuser l’œuvre de l’Esprit qui donne à chacun des moyens différents qui se complètent dans le service du bien commun. En nous ouvrant à l’Esprit, nous avons à nous prémunir de ces deux tendances qui sont des impasses.

En somme, lors de la Pentecôte, l’universalité de l’Esprit de Dieu relie les hommes les uns aux autres. La communication entre les hommes est rétablie. Ce n’est pas dans l’uniformité d’un langage commun mais dans le respect des différences. En même temps, le rôle de l’Église se dévoile ici aussi. Il est à la fois réalisation et stimulant de l’unité des hommes dans la diversité de leurs talents. Faire pénétrer tous les hommes dans le corps du Christ, et témoigner par la vitalité de ce corps, favoriser l’épanouissement des talents de chacun et construire l’unité de l’amour dans le respect des peuples, telle est la mission de l’Église.

René KABISU candidat eudiste

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