Méditation Avent

L'Église nous offre un temps particulier de préparation à Noël, le temps de l'Avent, le temps de l'attente de la venue du Sauveur nouveau-né : dans les hymnes de cette période, nous implorons cette venue : « Viens bientôt Sauveur du monde ». Mais pourquoi à nouveau célébrer cette naissance, et pourquoi attendre quelqu'un qui est déjà né, il y a 2000 ans sur la terre, et est même rené par le mystère pascal de sa mort et de sa résurrection ?

Cette attente fait écho à tous nos moments d'attente, parfois longues d'un proche, d'un rendez-vous, d'un événement important pour nos vies. Elle fait écho à l'attente consécutive à une absence, une perte douloureuse, perte qui peut ébranler notre foi. Ce peut-être une attente mêlée de doute quand dans notre prière nous ne « sentons » plus Dieu, alors que nous avons pu vivre par le passé des expériences intenses de la présence de Dieu.

L'Avent vient transfigurer ces attentes : Il nous dit que nous ne devons pas craindre ces moments, car dans l'espérance, ils peuvent être transformer en chemin d'approfondissement et de persévérance de notre foi. Des grands Saints ont eu leur temps, parfois long, de « nuit de la foi » : Sainte Thérèse de Lisieux, Saint Jean de la Croix, Sainte Thérésa de Calcutta. Dans l'attente se vit un manque, qui vécu en Dieu, réveille notre désir de le suivre, l'élargit pour donner dans notre cœur plus d'espace pour les autres, plus de disponibilité à l'inattendu de Dieu, qui se révèle souvent sous la forme que l'on n'attendait pas. Cette attente nous amène à modifier voire transformer notre image de Dieu, qui portait peut-être cette illusion d'un Dieu purement consolant mais qui ne nous mettait pas vraiment en mouvement à la suite du Christ.

Jésus nous a donné un modèle d'attente : Marie, dont Saint Jean Eudes nous dit, à la suite de Saint Augustin qu'elle « a conçu le Fils de Dieu dans son cœur virginal avant de le recevoir dans sa chair »[1]. C'est la parole de l'ange, c'est-à-dire la parole féconde de Dieu que Marie et reçu et qui lui permet de vivre ce temps d'attente tout auréolé de la promesse de Dieu.

Si Dieu semble absent pendant cette période, la parole de Dieu,,.l'évangile lui est bien là, il nous est donné, l'Église nous la rend disponible. Même si on ne « sent » plus Dieu, la parole, elle ne cesse pas de faire son œuvre, même si nous n'en avons pas pleinement conscience. Alors, laissons plus que jamais notre cœur écouter cette parole. Qui sait si Dieu ne va pas venir le surprendre lors de cette fête attendue de Noël.

Vincent Héraud

[1] - Saint Jean Eudes, Le Coeur admirable de la Très Sainte Mère de Dieu, Livre 7, ch. I ; O.C. 7, 245-246

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