Edito

Edito du Temps Pascal

Temps pascal où le Pasteur Ressuscité se fait compagnon de route de tous ceux qui sont contraints aujourd’hui de lutter pour guérir, de changer leur façon de vivre, par le Covid19 interposé, avant d’envisager certainement un nouveau mode de vie où l’humain est au cœur des actions et des relations. Que le Seigneur Ressuscité guide les pas à travers le monde de ceux qui cherchent le pain, la santé, la justice et la paix, et qu’il donne aux responsables des Nations le courage de chercher de nouvelles routes de justice et de partage pour construire le monde nouveau qui rappelle que tout homme a du prix aux yeux de Dieu. Qu’il soutienne les efforts de tous ceux qui s’engagent à garantir le bien commun des sociétés, trop souvent marquées de tensions politiques et sociales, nous rappelant que la Gloire de Dieu, c’est l’homme vivant !

Que le Ressuscité soutienne tous ceux qui construisent les conditions de partage, de dialogue et de respect entre les peuples. Que le Seigneur ressuscité nous comble de sa vie et donne espérance, générosité et patience à tous ceux qui traversent ce moment de crise et de désarroi.

De la Résurrection, nous n’avons pas de preuves, nous n’avons que la parole des témoins et nous en sommes !

Alors, Foi, courage et confiance : le Christ met sa lumière dans nos ténèbres, Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité !

Bon temps pascal ! Alléluia !

 

P. Pierre-Yves PECQUEUX, cjm

Méditation Avent

L'Église nous offre un temps particulier de préparation à Noël, le temps de l'Avent, le temps de l'attente de la venue du Sauveur nouveau-né : dans les hymnes de cette période, nous implorons cette venue : « Viens bientôt Sauveur du monde ». Mais pourquoi à nouveau célébrer cette naissance, et pourquoi attendre quelqu'un qui est déjà né, il y a 2000 ans sur la terre, et est même rené par le mystère pascal de sa mort et de sa résurrection ?

Cette attente fait écho à tous nos moments d'attente, parfois longues d'un proche, d'un rendez-vous, d'un événement important pour nos vies. Elle fait écho à l'attente consécutive à une absence, une perte douloureuse, perte qui peut ébranler notre foi. Ce peut-être une attente mêlée de doute quand dans notre prière nous ne « sentons » plus Dieu, alors que nous avons pu vivre par le passé des expériences intenses de la présence de Dieu.

L'Avent vient transfigurer ces attentes : Il nous dit que nous ne devons pas craindre ces moments, car dans l'espérance, ils peuvent être transformer en chemin d'approfondissement et de persévérance de notre foi. Des grands Saints ont eu leur temps, parfois long, de « nuit de la foi » : Sainte Thérèse de Lisieux, Saint Jean de la Croix, Sainte Thérésa de Calcutta. Dans l'attente se vit un manque, qui vécu en Dieu, réveille notre désir de le suivre, l'élargit pour donner dans notre cœur plus d'espace pour les autres, plus de disponibilité à l'inattendu de Dieu, qui se révèle souvent sous la forme que l'on n'attendait pas. Cette attente nous amène à modifier voire transformer notre image de Dieu, qui portait peut-être cette illusion d'un Dieu purement consolant mais qui ne nous mettait pas vraiment en mouvement à la suite du Christ.

Jésus nous a donné un modèle d'attente : Marie, dont Saint Jean Eudes nous dit, à la suite de Saint Augustin qu'elle « a conçu le Fils de Dieu dans son cœur virginal avant de le recevoir dans sa chair »[1]. C'est la parole de l'ange, c'est-à-dire la parole féconde de Dieu que Marie et reçu et qui lui permet de vivre ce temps d'attente tout auréolé de la promesse de Dieu.

Si Dieu semble absent pendant cette période, la parole de Dieu,,.l'évangile lui est bien là, il nous est donné, l'Église nous la rend disponible. Même si on ne « sent » plus Dieu, la parole, elle ne cesse pas de faire son œuvre, même si nous n'en avons pas pleinement conscience. Alors, laissons plus que jamais notre cœur écouter cette parole. Qui sait si Dieu ne va pas venir le surprendre lors de cette fête attendue de Noël.

Vincent Héraud

[1] - Saint Jean Eudes, Le Coeur admirable de la Très Sainte Mère de Dieu, Livre 7, ch. I ; O.C. 7, 245-246

Rentrée 2018

Pendant les mois d’été, nous vivions – au moins certains – à un autre rythme… Le moment est venu de reprendre la vitesse de croisière. Ensemble.

Septembre est bien évidemment un mois de rentrée. Rentrée émouvante des tout-petits qui vont découvrir leur école, leur maîtresse… Rentrée des plus grands, et donc de ceux qui, sans doute, ont plus de recul au fur et à mesure qu’ils avancent en âge : la rentrée de l’enfant n’est plus celle du tout petit, mais elle n’est pas non plus celle de l’ado ou du grand jeune. Bref, chacun a sa rentrée, sans oublier celle, indispensable, des enseignants et du personnel qui travaille dans l’ombre, sans oublier celle des catéchistes et animateurs en Aumônerie… J’allais oublier : la rentrée des parents ! On n’en parle jamais, mais eux aussi font leur rentrée ! Les prêtres aussi font leur rentrée : des prêtres partent, d’autres viennent.

La Communauté Pierre Blanchard vit aussi sa rentrée :

Romain Drouaud a quitté le Séminaire Saint-Yves de Rennes pour une nouvelle mission d’études théologiques : il prépare un Doctorat en Théologie morale au Centre Sèvres à Paris, revenant tous les mois dans sa Communauté, à La Roche : là il sera dans un cadre idéal pour mener sa réflexion et son travail de rédaction, avec ses frères.

Hubert de Passemar quitte la Paroisse de Saint-Germain (Rennes) pour la Paroisse de Cesson Sévigné (Rennes) où il assure une nouvelle fonction au service du Diocèse de Rennes comme administrateur.

Le Collège-Lycée Saint-Martin a lui aussi fait sa rentrée, avec une nouvelle directrice adjointe sur le Site Sainte-Geneviève : Katia Machard, qui succède à Chrystel Lemerle directrice de Saint-Jean Hulst (Versailles). Belle journée de prérentrée, conviviale, détendue et… déjà à l’ouvrage.

Il s’agit ensemble de se redonner pour poursuivre ses engagements, se donner au service de la construction des jeunes dans la société de demain, faire de l’Etablissement un lieu de vie, un lieu de travail où s’acquiert un savoir-être, un savoir-vivre, avec une attention particulière aux plus fragiles et aux plus démunis.

La Roche du Theil vit aussi sa rentrée avec les nouvelles propositions du Centre spirituel : « En vertu du baptême reçu, chaque membre du Peuple de Dieu est devenu disciple missionnaire » déclare le pape François dans Evangelii Gaudium (n.120). Comment devenir « « disciple-missionnaire » ?

Le Centre spirituel de La Roche du Theil propose de répondre à cette question par son programme de retraites 2018-2019.

Un secteur « formation et vie spirituelle » voudrait permettre aux baptisés de renouveler leur foi par la formation. Se former en disciple, c’est devenir missionnaire !

Mais nous serons aussi en « sortie » : « Nous sommes tous appelés à cette nouvelle “sortie” missionnaire… Nous sommes tous invités à accepter cet appel : sortir de son propre confort et avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile ». (in Evangelii Gaudium n. 10).

En ce sens nous proposons une « Ecole de méditation » pour tous ceux qui cherchent la vie intérieure, la vie de l’Esprit. Différentes propositions prennent en compte le corps comme chemin d’intériorité (Vittoz, yoga, art). Méditer c’est aussi expérimenter des « bains de forêts » pour vivre l’émerveillement devant la Création et retrouver la simplicité, l’humilité.

Pour ceux qui découvrent la foi une série de WE est proposée : « croire à l’heure de Snapchat » [1].

Le dialogue avec le monde sera marqué par des rencontre sur l’écologie, la non-violence, le dialogue inter-religieux…

La Roche du Theil s’ouvre à la « pastorale de la santé » : aidants familiaux, personnels de santé et médecin trouveront des propositions relevant du besoin de se retrouver et de se ressourcer. 

François Bédu, cjm

[1] Snapchat est une application de partage de photos et de vidéos pour mobiles et tablettes dont le principe est de permettre au destinataire de ne regarder les photos que pendant une dizaine de secondes, après quoi les fichiers sont irrémédiablement détruits. Mais aussi, depuis récemment, sans limite de durée. En 2016, l'entreprise a changé de nom pour Snap Inc.

 

La Pentecôte, fête de l’Église

La Pentecôte marque en même temps la venue de l’Esprit-Saint sur les apôtres et la naissance de l’Église. Située cinquante jours après Pâques, dans la foi chrétienne, cet événement du don de l’Esprit ne relève pas du seul passé.  C’est un fait toujours actuel, permanent, une source sans cesse renouvelée de vie divine dans l’Église. L’évangéliste saint Luc, l’auteur des Actes des Apôtres qui évoque ce don de l’Esprit, le situe le soir de la fête juive de la Pentecôte (Ac 2, 1-41).

Bien évidemment, le récit de la Pentecôte par Luc est chargé de significations symboliques.

En premier lieu, la Pentecôte était la fête juive célébrant la naissance du peuple d’Israël. Il est aisé de voir le lien entre cette célébration et la naissance du nouveau peuple de Dieu, constitué sous le signe de la nouvelle Alliance en Jésus-Christ.

Ensuite, Saint Luc fait mention d’un autre signe expressif de la présence de Dieu : les langues de feu qui se déposent au-dessus de la tête de chacun.  L’abondance des éléments utilisés fait saisir l’importance de la secousse et de la transformation subies par les apôtres. D’un seul coup, ils deviennent différents. Ils sont transformés à tel point que les juifs présents à Jérusalem, et venant de tout le bassin Méditerranéen, sont dans la stupéfaction de les entendre parler dans leur propre langue.

De part ce double fait, l’événement de la Pentecôte nous interpelle. Il nous met en garde contre deux attitudes. D’abord, face à nos différences (origine, langue et culture), les dispersions apparentes peuvent être érigées en frontières définitives. C’est ainsi que naissent les racismes de toutes sortes, véritables mépris des hommes et négation de l’amour. Ensuite, sous prétexte d’unité, on pourrait exiger l’uniformité. Ce serait refuser l’œuvre de l’Esprit qui donne à chacun des moyens différents qui se complètent dans le service du bien commun. En nous ouvrant à l’Esprit, nous avons à nous prémunir de ces deux tendances qui sont des impasses.

En somme, lors de la Pentecôte, l’universalité de l’Esprit de Dieu relie les hommes les uns aux autres. La communication entre les hommes est rétablie. Ce n’est pas dans l’uniformité d’un langage commun mais dans le respect des différences. En même temps, le rôle de l’Église se dévoile ici aussi. Il est à la fois réalisation et stimulant de l’unité des hommes dans la diversité de leurs talents. Faire pénétrer tous les hommes dans le corps du Christ, et témoigner par la vitalité de ce corps, favoriser l’épanouissement des talents de chacun et construire l’unité de l’amour dans le respect des peuples, telle est la mission de l’Église.

René KABISU candidat eudiste

Rencontre

Ayant découvert en décembre dernier la tradition du « Simbang Gabi », qui correspond à une série de neuf messes précédant (et se terminant sur) Noël, j’ai questionné mes confrères philippins, pour savoir s’il existait une tradition similaire, typiquement philippine, pour Pâques.

Sans attendre, ils m’ont parlé de la tradition du « Salubong ». Cette dévotion met en scène la rencontre entre le Christ ressuscité et Marie, sa mère. Le matin de Pâques, deux processions défilent en ville. L’une, festive, est composée d’hommes, qui portent la statue du Christ. L’autre, endeuillée, réunit des femmes, portant la statue de la Vierge, dont le visage est recouvert d’un voile noir. Les deux processions se réunissent en un lieu désigné, en général devant une église.

C’est alors qu’une petite fille, habillée en ange, retire le voile noir de la Vierge Marie, et que la joie est à son comble! En lisant l’Evangile de la veillée pascale, je n’ai pu m’empêcher de faire le rapprochement entre cet ange du Salubong, qui retire le voile de Marie, et le « jeune homme vêtu de blanc », qui apparaît comme en réponse à la question des femmes : « Qui nous roulera la pierre pour dégager l’entrée du tombeau ? ». Et nous, quel voile obstrue notre regard ? Quelle pierre vient boucher notre horizon ?

Peut-être nous suffit-il, en ce temps pascal, d’accueillir cet ange libérateur, ce messager de Dieu, et de le laisser ôter tous ces obstacles. Nous pourrons alors porter un nouveau regard sur le réel, qui est bien le lieu où se révèle l’amour de Dieu. Et ainsi rencontrer dans nos vies, à notre tour, le Christ ressuscité.

C’est le sens du mot « Salubong » en français : « Rencontre ».

Joyeuses Pâques!

Aymeric DJENGUÉ, candidat eudiste

 

 

Jésus leur dit : "N'ayez pas peur" !

Au bout des 40 jours du carême, nous serons invités à renouveler la profession de foi baptismale, à exprimer notre oui à vivre l’alliance avec Dieu.

Nous publions cet éditorial du Père Jacques Couturier sur le baptême.

Jésus leur dit : "N'ayez pas peur" !

Pourquoi Jésus a-t-il voulu être baptisé par Jean le Baptiste ?

- parce qu'il voulait inaugurer sa nouvelle vie de prédicateur de la Bonne Nouvelle en manifestant son lien unique avec Dieu le Père : lui il est LE FILS.

- parce qu'un jour il ferait de ce geste le signe de l'entrée dans son Royaume et de notre adoption par le Père.

Saint Matthieu, au terme de son Evangile, nous montre Jésus envoyant en mission Apôtres et disciples : "Allez dans le monde entier de tous les peuples faites des disciples; baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit".

Un jour, en Afrique, j'ai demandé au missionnaire qui me recevait:

"Comment distinguer parmi tous ceux et celles que nous croisons sur la route ceux qui sont chrétiens et ceux qui ne le sont pas ?"

Il m'a répondu avec une pointe d'humour :"Votre question n'est pas  aussi bête qu'elle en a l'air; les chrétiens se distinguent des autres par le fait qu'ils ne vivent plus dans la peur permanente des forces mauvaises dont ils croient qu'elles dominent le monde.

Je ne parle pas de la peur bien naturelle devant une agression ou une catastrophe; mais de la peur envahissante qui considère que tout élément de la nature est porteur d'un maléfice ; pour eux, l'univers est peuplé d'esprits mauvais qu'il faut apaiser sans cesse par des offrandes et des sacrifices. En fait, le paganisme c'est la religion de la peur.

Le chrétien, lui, n'a plus de ces peurs-là; il sait que Dieu est bon, plus que cela : Dieu est amour sauveur qui a envoyé Jésus pour sauver non pour condamner..."

Et nous les baptisés du 21ème siècle : quelles sont nos peurs ?

Y en auraient-il parmi nous qui redoutent d'être 13 à table, qui croient aux horoscopes, qui ont leur petit rituel personnel pour exorciser la malchance ?

Plus sérieusement, nous conduire en baptisés cela ne suppose-t-il pas de faire confiance à Dieu pour chaque journée qu'il nous donne, aborder notre prochain comme un frère en puissance quelle que soit sa "religion" personnelle ?

Rappelons-nous :"Un seul Seigneur ! Une seule foi ! Un seul Baptême ! Un seul Dieu et Père" !!

P Jacques Couturier, cjm

 

NOEL, FÊTE DE L’INCARNATION

Un enfant naît à Bethléem : le Verbe s’est fait chair !

Noël, manifestation d’un Dieu « capable de l’homme », abîme de douceur et d’humilité… Le Père a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils (Jn 3, 16). Merveille : l’incarnation jaillit de l’Amour Trinitaire. C’est parce que Dieu est Trinité d’Amour que le Verbe s’est fait chair. Comme projet d’amour, l’Incarnation est de toute éternité au cœur du Mystère de Dieu !

Noël, révélation de l’homme comme « capable de Dieu » : « Le  Fils de Dieu s’est fait homme pour nous faire Dieu » (S. Athanase). Notre vocation : devenir enfant de Dieu en donnant naissance au Christ en nous. Noël, fête de notre naissance.

« Même si le Christ était né 1000 fois à Bethléem, tu restes perdu à jamais s’il n’est pas né en toi » (Angelus Silesius).                                                                

Charles-Henri de Blavette, cjm

« Ce que je vous dis là, je le dis à tous : veillez ! » (Mc 13,37)

Il nous faut clore et commencer l’année avec notre Seigneur, clore l’année passée et commencer l’année nouvelle en lui et avec lui, afin qu’il soit le commencement et la fin, non seulement de notre année, mais de nos années et de notre vie.

Il ne faut pas que nos années coulent et succèdent les unes aux autres sans égard, sans conduite et sans pensée, sans revue et sans exercice de chrétien et de personne douée de la grâce et de l’Esprit de Dieu. Nos années et nos jours sont le fond et la matière de notre éternité. Un moment viendra qui finira notre temps : « ‘Il n’y aura plus de temps » (Ap 10,6) et nous nous trouverons parvenus à cette nuit « en laquelle personne ne peut travailler » (Jn 9,4), en laquelle on peut bien pâtir, mais non pas agir. Reconnaissons le temps passé : « Je te rappellerai toutes mes années » (Is 38,15). Disposons du temps à venir, en le dirigeant et réglant selon Dieu, reconnaissons les bénéfices de Dieu, les fautes passées et les intentions et obligations à bien faire, rendant grâces et amour pour les bénéfices, contrition et satisfaction pour les fautes, demandant à Dieu qu’il bénisse les bonnes intentions et nous donne la grâce de lui en rendre les effets.

Entrons en vigilance : « Ce que je vous dis là, je le dis à tous : veillez ! »

Pierre de Bérulle (1575 – 1629)

Quand est-ce que nous t’avons vu ?

Quand est-ce que nous t’avons vu ? (Mt 25, 31-46)

Nous célébrons aujourd’hui le « Christ, Roi de l’Univers », lors du dernier dimanche de l’année liturgique, avec cet Evangile dit du « jugement dernier », extrait de l’Evangile selon Saint Matthieu.

Or Jésus apparaît comme un drôle de roi et juge ! Il gouverne et juge le monde en donnant sa vie pour nous et en s’identifiant à l’affamé, à l’assoiffé, à l’étranger, à la personne sans protection, au malade, au détenu.

Le jugement n’est pas un tribunal de condamnation d’un avenir lointain, mais nous permet d’évaluer notre attitude aujourd’hui, et de susciter notre conversion par notre relation à Jésus-Christ, notre Sauveur.

Le fil rouge de cet Evangile est cette interrogation des « jugés » : « Quand ? Quand est-ce que nous t’avons vu… ? ». Jésus vient toujours quand nous ne nous y attendons pas ! Jésus nous le racontait déjà il y a 2 semaines à travers la parabole des 10 jeunes filles et de l’Epoux.

Jésus vient à travers le visage des autres, en particulier des plus fragiles. Si nous oublions constamment cette dimension, nous risquons tout simplement de passer à côté de l’essentiel de notre vie chrétienne.

Comme l’a remarqué le philosophe Emmanuel Lévinas : Voyons-nous le visage de l’autre comme un appel ?

Vincent HERAUD, diacre

Demain, les prêtres

L’Église, la communauté chrétienne a besoin de prêtres
et aura toujours besoin de prêtres.
Toute l’Église, tous les fidèles participent au sacerdoce du Christ.
Mais, parmi les baptisés, les prêtres ont une tâche spécifique :
« servir au nom et en la personne du Christ-Tête
au milieu de la communauté. »

Évidemment, la forme de ce service évolue.
Elle est obligée de tenir compte des évolutions de la société.
Serviteurs de la Parole de Dieu,
les prêtres doivent parler aujourd’hui de manière à la faire entendre
aujourd’hui.

Or, beaucoup de gens, dans notre monde,
ne croient plus spontanément ce qui leur est dit avec autorité.
Ils n’acceptent d’entendre que ce qui leur semble utile pour eux
et transforme leur expérience de vie.
Ils refusent souvent de se cantonner à une vérité
parce qu’ils voient d’autres personnes penser différemment
et qu’ils ont peur du fanatisme.

Ils sont indifférents aux dogmes.
Ils fuient les institutions qui pourraient les enfermer.
Mais, sans en être conscients, ils peuvent s’enfermer dans des réseaux
qui les confortent dans leur propre manière de penser ou d’ignorer.

La contemplation du Christ permet de vivre aujourd’hui :
le Christ a traversé son pays en donnant le courage de vivre,
en guérissant ceux qui se sentaient pris par le joug de la mort,
en renvoyant chacun à sa force vitale, à sa foi propre,
en appelant à donner cette foi, un élan jusqu’à Dieu.
Et ainsi rejoindre l’humanité tout entière.

Le prêtre de demain sera l’homme de l’appel à la vie !

† Mgr Michel Dubost Évêque d’Évry
Corbeil-Essonnes
le 19 juin 2017

Pentecôte

Le baptême est le fruit d’un acte d’amour trinitaire : l’entrée dans l’Eglise correspond à l’entrée en communion avec le Père, avec son Fils, dans l’Esprit Saint. La relation de créateur à créature devient relation filiale. « L’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associé au mystère pascal » (Gaudium et spes, 22, 5).

Par la confirmation, nous recevons la plénitude de l’Esprit Saint Lui-même, en personne, avec tous ses dons, y compris ses charismes. Si l’Esprit Saint nous fait enfant de Dieu à notre baptême, à la confirmation, Il nous rend membres adultes de l’Eglise, disciples missionnaires, dans la fidélité au Christ et l’amour de l’Eglise ! Ces sacrements sont efficaces, ils nous confèrent un caractère, c’est à dire « indélébile » : nous le sommes pour toujours ! Pour toujours nous avons reçu la plénitude de l’Esprit Saint et toute sa puissance transformante !

Mais alors pourquoi cela semble « ne pas marcher » ? Pourquoi faut-il que les dons de l’Esprit Saint soient renouvelés ? Un conte me revient en mémoire… au cours d’une randonnée en montagne, un homme a recueilli un aiglon, tombé de son nid. Ne sachant comment prendre soin de lui, il le déposa dans un poulailler où il grandit au milieu des autres animaux de bassecour. L’aiglon se comporta comme les autres gallinacés, vivant au raz du sol, picorant sa nourriture. Un jour un aigle royal plana longuement au dessus de la propriété et attira son regard. Tout son être semblait vibrer à l’appel des grands espaces et de la liberté majestueuse. Nous sommes des aigles, telle est notre vocation baptismale ! Par l’effusion de l’Esprit Saint à la Pentecôte, nous avons besoin qu’il nous le rappelle et restaure notre identité royale

Père Gilles Rousselet

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